Hommage à Sonia
Fille de Catherine et Michel
Elle est morte en fin d’année 2013
Elle avait 26 ans
Nous avons eu la chance de la côtoyer
lorsqu’ elle était encore une petite fille
Depuis elle avait grandi et vivait avec son compagnon en Belgique
Le samedi 11 janvier 2014,
Ses cendres sont revenues dans sa Bretagne natale
Afin que son compagnon, que sa maman et André, que son papa et sa famille
Tous ensembles, malgré les affres des différentes séparations et des malentendus
Dispersent les cendres de Sonia au large de Plouézec
elle adorait la mer …
En ce lendemain de cérémonie très touchante
Je me permets de lui écrire ceci :
Il est des jours où les nouvelles sont plutôt mauvaises
Il est des jours où une rose à peine éclose se fane à jamais
Il est des jours où mon cœur saigne
Il est des jours où je me révolte
Il est des jours où je ne crois plus en rien
Il est des jours où nos amis sont dans la peine
Il est des jours où une maman pleure le départ de son enfant
Il est des jours où son papa à peine sorti de l’hôpital retrouve sa fille dans une urne
Il est des jours où nous nous devons d’accompagner cette maman
Il est des jours où… je me souviens d’elle enfant, ou belle adolescente…
Il est des jours où Jacques Brel chante pour elle
On n’oublie rien de rien
On n´oublie rien de rien
On n´oublie rien du tout
On n´oublie rien de rien
On s´habitue c´est tout
Ni ces départs, ni ces navires
Ni ces voyages qui nous chavirent
De paysages en paysages
Et de visages en visages
Ni tous ces ports, ni tous ces bars
Ni tous ces attrape-cafard
Où l´on attend le matin gris
Au cinéma de son whisky
Ni tout cela, ni rien au monde
Ne sait pas nous faire oublier
Ne peut pas nous faire oublier
Qu´aussi vrai que la Terre est ronde.
On n´oublie rien de rien
On n´oublie rien du tout
On n´oublie rien de rien
On s´habitue c´est tout
Ni ces jamais ni ces toujours
Ni ces "je t´aime" ni ces amours
Que l´on poursuit à travers cœurs
De gris en gris de pleurs en pleurs
Ni ces bras blancs d´une seule nuit
Collier de femme pour notre ennui
Que l´on dénoue au petit jour
Par des promesses de retour
Ni tout cela ni rien au monde
Ne sait pas nous faire oublier
Ne peut pas nous faire oublier
Qu´aussi vrai que la Terre est ronde
On n´oublie rien de rien
On n´oublie rien du tout
On n´oublie rien de rien
On s´habitue c´est tout
Ni même ce temps où j´aurais fait
Mille chansons de mes regrets
Ni même ce temps où mes souvenirs
Prendront mes rides pour un sourire
Ni ce grand lit où mes remords
Ont rendez-vous avec la mort
Ni ce grand lit que je souhaite
A certains jours comme une fête
Ni tout cela ni rien au monde
Ne sait pas nous faire oublier
Ne peut pas nous faire oublier
Qu´aussi vrai que la Terre est ronde
On n´oublie rien de rien
On n´oublie rien du tout
On n´oublie rien de rien
On s´habitue c´est tout
Il est des jours où nous avons trop de chagrin
Il est des jours où la lecture d’un poème,
Malgré tout nous fait du bien
Il restera de toi ce que tu as donné
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.
Il restera de toi, de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s'est pas fanée.
Ce que tu as donné
En d'autres fleurira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la retrouvera.
Il restera de toi ce que tu as offert
Entre tes bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu,
Que tu as attendu plus loin que tes réveils.
Ce que tu as souffert
En d'autres revivra.
Celui qui perd sa vie
Un jour la retrouvera.
Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton cœur.
Il restera de toi ce que tu as semé,
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé
En d'autres germera.
Celui qui perd sa vie
Un jour la retrouvera.
Michel Scouarnec
Il y a des jours où la mort, la vie, le tout est inhumain
Il y a des jours où… je ne vais pas bien !!!
Il y a des jours où des moments de vie, de mort
n’ont pas de mots
Je dédie ce texte écrit par Linday Lemay à Catherine, André, Michel
Et je pense très fort à Jill, à sa fille et à toute la famille du petit Matti
IL N’Y A PAS DE MOTS
Quand on perd ses parents, on s'appelle orphelin
Quand on perd son épouse, alors on s'appelle veuf
Quand on perd sa jeunesse, bien entendu, c'est vieux que l'on devient
Mais quand on perd son gamin, y a pas de mot
Il n'y a pas de nom pour décrire le père
Celui qui borde son garçon au cimetière
Jamais un seul poète, un seul pasteur, jamais un seul auteur
N'a eu assez de lettres pour tant de douleur
Quand on perd la raison, bien sûr on s'appelle fou
Et puis on s'appelle pauvre à perdre trop de sous
Quand on perd la mémoire, tout de suite on est qualifié d'amnésique
Mais y a des choses qu'aucun mot n'explique
On aura beau fouiller les plus vieux dictionnaires
Posséder le plus vaste des vocabulaires
Décortiquer Baudelaire, jusque sous terre,
Jusqu'à son dernier vers
Il n'y a pas de mot, pas de manière
D'appeler le parent d'un enfant qui n'est plus
Il n'y a pas de mot pour ça qui soit connu
Quand on perd ses parents, on s'appelle orphelin
Quand on perd son mari, alors on s'appelle veuve
Quand on perd son petit, c'est évident, il n'y a pas de mot
Pourtant y en a des mots qui nous émeuvent
Mais là, y en a aucun, y a vraiment rien à dire
On ne sait même plus trop si on a l'droit de vivre
Mais bon on vit quand même, on vit tout simplement pour n'pas crever
On rit pour n'pas pleurer des flots sans rive
Oui, on vit parce que lui, il n'pourra plus le faire
On vit parce qu'on s'dit que sans doute, il en serait fier
Quand on sauve un enfant, on s'appelle héros
Mais quand on en perd un, y a pas de mot
Pas de mot
Lynda Lemay
Au revoir belle enfant, repose en paix